Le peuple Arhuaco est situé dans le massif montagneux de la Sierra Nevada de Santa Marta (SNSM), au nord de la Colombie, dans les départements de Cesar, La Guajira et Magdalena. Son territoire comprend la réserve Arhuaco de la Sierra, la réserve Businchama et la réserve Kogui Malayo Arhuaco (partagée avec les peuples Wiwa et Kogui). Leur territoire ancestral est délimité par le système de sites sacrés de la Ligne Noire (partagé avec les peuples Kogui, Wiwa et Kankuamo) (voir carte). La Confédération indigène Tayrona a été fondée en 1973 en tant qu’organe représentatif et directeur du peuple Arhuaco.
Le peuple Arhuaco a historiquement défendu son territoire contre l’avancée de la colonisation sous la direction du mamus (la plus haute autorité spirituelle) et de la Loi d’Origine. Les Arhuaco ont protégé leur système de connaissances et ont progressé dans la récupération, la défense et la délimitation du territoire ancestral en tant que zone traditionnelle de protection spéciale et de valeur spirituelle, culturelle et environnementale.
Le Programme Cœur du Monde est une initiative des peuples de la SNSM pour le soin, la conservation et la guérison du territoire. Grâce à lui, un projet pilote de restauration environnementale et traditionnelle et de régénération naturelle des espèces indigènes et des écosystèmes dégradés est mis en œuvre sur 60 hectares de la forêt où 10 000 arbres ont été plantés et il est prévu d’en planter 10 000 autres d’ici fin 2024. Certains de ces arbres poussent dans la pépinière du centre Gun Aruwun où la communauté soigne et reproduit des graines et des espèces indigènes ayant des fonctions culturelles, alimentaires et médicinales.
Le peuple Arhuaco préserve une vision de conservation basée sur la Loi d’Origine et l’ordre ancestral du territoire qu’elle fournit. Au cours des 50 dernières années, elle a récupéré des territoires ancestraux, principalement grâce à l’acquisition de terres et à la création de villages culturels (communautés Talanquera). Une partie de leur lutte a consisté à stopper la construction du barrage de Besotes, ainsi qu’à stopper les projets miniers, les projets d’infrastructures, les monocultures, les cultures illicites, entre autres. Au lieu de cela, elle a revendiqué et exigé la protection environnementale du territoire ancestral de la Ligne Noire dans le cadre du Conseil Territorial des Cabildos du SNSM, de la Table Ronde Permanente de Coordination des Peuples et Organisations Indigènes, ainsi que dans un dialogue direct avec différents acteurs tels que le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, les Parcs Naturels Nationaux de Colombie, le Ministère de l’Intérieur, les corporations, la Présidence de la République, l’Agence Nationale du Territoire, l’IGAC, entre autres.